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Revue stratégique de défense : ce qui doit rester souverain et ce qui ne l’est plus

Revue stratégique de défense : ce qui doit rester souverain et ce qui ne l’est plus

La Revue stratégique de défense a été présentée la semaine dernière au Président de la République lors d’un Conseil de défense. Elle est destinée à fixer le cadre stratégique de l’élaboration de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, qui doit porter notre effort de défense à 2% du PIB à l’horizon 2025.

Le président de la République avait confié à la ministre des Armées, Florence Parly, le 29 juin dernier, la responsabilité de conduire une Revue stratégique de défense et de sécurité nationale. Cette revue examine les intérêts de la France, son ambition pour sa défense et en déduit les aptitudes prioritairement requises pour nos armées, notamment en matière d’équipements.

Nous retenons de ce document de 111 pages la réaffirmation de l’ambition industrielle et technologique de notre pays. La France jouit d’un statut de grande puissance technologique grâce à une base industrielle et technologique de défense solide, qui regroupe une dizaine de grands groupes, plus de 4000 PME et s’appuie sur 200 000 emplois en France. Sa vitalité garantit aux armées dans la durée l’accès à des équipements au meilleur niveau. « L’entretien d’une ambition industrielle et technologique élevée est donc un enjeu de souveraineté et un pilier de notre autonomie stratégique », souligne le rapport.

La préparation de l’avenir est une clé de cette performance technologique : consacrer des financements élevés à la recherche et aux études amont garantira la capacité de l’écosystème français de défense à maintenir son positionnement sur la scène internationale et à produire les équipements dont les forces auront besoin. En parallèle, le rapport met en avant l’importance de la poursuite d’une politique globale de soutien à l’innovation.

Cette maîtrise technique est nécessaire à la construction de coopérations équilibrées : la France entend ainsi participer au développement d’une industrie européenne solide et cohérente, notamment par son implication dans le fonds européen de défense et par la réaffirmation de son ambition en matière de coopération technologique et industrielle.

Le rapport de la Revue stratégique de défense présente ainsi une analyse qui vise à définir de façon schématique les coopérations envisageables concernant les modalités de réalisation des systèmes de défense. Elle reflète les quatre approches possibles au regard des objectifs de souveraineté, d’autonomie opérationnelle ou encore des contraintes budgétaires ou de confidentialité.

– La souveraineté relève d’une approche nationale, non partageable où des garanties d’intégrité, de liberté d’emploi ou du maintien de la supériorité opérationnelle prévalent. Les technologies émergentes entrent a priori dans cette posture afin d’en évaluer le potentiel, d’atteindre un niveau de maîtrise suffisant et de décider, en connaissance de cause, de la conduite à tenir en matière de coopération.

– La coopération avec maintien des compétences en France concerne les matériels pour lesquels un partage peut être envisagé (pour des raisons techniques, politiques ou budgétaires), sans qu’il constitue la règle générale. Le retour à la posture de souveraineté reste possible.

– La coopération avec dépendance mutuelle repose sur la mise en place d’une rationalisation durable de compétences techniques ou technologiques complémentaires entre partenaires qui acceptent, d’une part de renoncer chacun à une ou des compétences, de façon croisée, et d’autre part de partager les compétences conservées. Il s’agit d’une interdépendance réciproque réelle et durable qui doit toutefois préserver des garanties d’accès et d’autonomie suffisantes (par exemple en matière d’exportation).

– Le recours au marché recouvre les domaines techniques présentant des spécificités militaires ou nationales marginales, faisant l’objet d’une offre large et multiforme ou encore caractérisés par un coût de rétablissement (« le ticket d’entrée ») considéré comme acceptable.

 

Enfin, accompagner l’innovation et la révolution numérique doit également conduire à décloisonner davantage les domaines civil et militaire et introduire plus d’agilité : celle-ci doit influencer la conception et la conduite des opérations d’armement mais aussi, au-delà de la dimension technologique, inspirer de nouvelles relations entre le monde de la défense et l’ensemble des domaines de la recherche, souligne le rapport.

Placée sous l’autorité de la ministre des Armées, cette Revue a été conduite par un comité de rédaction composé de 18 membres, représentants des institutions civiles et militaires et de personnalités qualifiées notamment issues de la société civile et présidé par Arnaud Danjean, député européen.

Téléchargez la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017

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