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De l’importance des réseaux pour favoriser les écosystèmes

De l’importance des réseaux pour favoriser les écosystèmes

Grenoble pour la microélectronique, Angers pour l’assemblage en électronique : deux places fortes qui ont su susciter l’innovation en France. La mise en réseau et la coopération entre concurrents sont devenus aujourd’hui nécessaires pour faire face à la compétition mondiale. 

On ne présente plus la microélectronique grenobloise et Minalogic, le pôle de compétitivité mondial des technologies du numérique en Auvergne-Rhône-Alpes, qui, selon sa présidente Isabelle Guillaume, organise un évènement par semaine, et vient récemment d’emmener 40 start-up régionales au CES de Las Vegas. Isabelle Guillaume a également rappelé l’importance d’une dimension européenne pour structurer la filière. Elle a d’ailleurs pris récemment la présidence de l’Alliance Silicon Europe. Lancée en octobre 2015, l’Alliance Silicon Europe rassemble 12 clusters européens autour d’un objectif commun : renforcer l’industrie européenne du numérique et de la micro-électronique en favorisant les fertilisations croisées entre les 2000 membres de leurs écosystèmes.

Pour Gérard Matheron, président d’Acsiel et directeur du site de STMicroelectronics à Crolles, la réussite de l’écosystème grenoblois repose sur le triptyque « laboratoires – écoles d’informations – industriels ». C’est cette relation de confiance entre les membres de ce réseau qui a permis notamment de développer une filière en technologie FD-SOI. Le SOI appliqué à des produits logiques basse consommation et immunisé aux radiations était au départ destiné à la téléphonie sans fil. Mais le marché s’est dérobé avec la disparition de ST-Ericsson. Il a fallu réorienter les applications dans l’automobile et le spatial. Et pour convaincre les clients des bienfaits du FD-SOI, il a fallu ensuite accorder des licences aux fondeurs Samsung et Globalfoundries afin de crédibiliser la technologie au niveau mondial et permettre des secondes sources.

La maturité de l’écosystème à Angers n’est pas aussi évoluée qu’à Grenoble et les industriels de l’assemblage ont des marges plus faibles et une capacité d’innovation moindre qu’à Grenoble. Mais le cluster WE Network, qui rapproche les acteurs de la filière électronique locale et ses utilisateurs, réussit à faire travailler ensemble des industriels concurrents pour que se développe la filière en terme de production en électronique. L’association se positionne sur deux axes : la conception et la production de systèmes intelligents (objets connectés, capteurs intelligents et smart power), ainsi que l’industrie du futur et l’optimisation des procédés de production par les systèmes intelligents (e-manufacturing). Un de ses premiers sujets qui sera terminé à l’été 2017 concerne la miniaturisation des assemblages et comment fiabiliser ce degré de densité. « Pour préparer la capabilité industrielle autour des objets connectés, cette coopération entre concurrents est nécessaire », explique Sébastien Rospide, directeur de WE Network, qui fédère  aujourd’hui 167 adhérents (entreprises, établissements d’enseignement, laboratoires de recherche, clusters, établissements financiers et partenaires institutionnels).

Autre façon de structurer et de dynamiser la filière électronique : les fusions-acquisitions. C’est ce que n’a pas hésité à faire Orsay Physics en se mariant il y a trois avec son client Tescan, un fabricant de microscopes électroniques. L’entreprise de Rousset de 50 personnes dont les équipements s’apparentent à des perceuses-fraiseuses par faisceaux d’ions et d’électrons, réalise 90% de son chiffre d’affaires à l’export. Elle était confrontée à des problèmes de ventes d’installation et de maintenance à l’international et à des intégrateurs qui inexorablement s’accaparaient son savoir-faire. Désormais, Orsay Physics passe le réseau international de Tescan pour vendre et assurer la maintenance de ses machines. En s’affranchissant des intégrateurs pour vendre des machines à l’étranger, Orsay Physics peut ainsi se concentrer sur le développement de ses machines.  « Cette association fonctionne, car elle repose sur une véritable complémentarité », explique Antoine Corbin, directeur général de l’entreprise.

« Apprendre à se connaître et à travailler ensemble », tel est la clé du succès de cette cross-fertilisation vertueuse, a souligné en conclusion du colloque Gérard Matheron, rappelant également la nécessité d’un effort important de la puissance publique pour créer des écosystèmes puissants. A cet égard, l’organisation professionnelle souhaite que les pouvoirs publics s’impliquent à nouveau davantage dans le soutien aux programmes de type Eureka, aujourd’hui tombés un peu en déshérence. « On a besoin de la poursuite d’Eureka », a-t-il défendu.

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